Histoire Pont de la Reine Jeanne : "L'actuel château, édifié sous la Restauration, remplace celui édifié par Antoine Le Pautre, en 1664-1672, pour le surintendant des finances Joachim Seiglières de Boisfranc. C'est là Louis XVIII signe la Déclaration de Saint-Ouen, le 2 mai 1814, qui prélude à l'établissement de la Charte sur laquelle se fonde la Restauration et établie un compromis avec certaines mesures révolutionnaires. En 1821, Louis XVIII le fait détruire pour construire à son emplacement un château néo-classique de forme cubique destiné à sa favorite, Zoé Talon, comtesse du Cayla. Le roi aurait lui-même contribué à tracer les plans et aurait confié des esquisses à l'architecte Jean-Jacques-Marie Huvé. Cette maison de plaisance est inaugurée le 2 mai 1823, jour anniversaire de la Déclaration de Saint-Ouen ; la chapelle souterraine est bénie le même jour. Une équipe comptant notamment Pierre-Antoine Bellangé s'occupe de l'ameublement et de la décoration, et six peintures sont confiées à François Gérard. Le parc était alors agrémenté d'arbres et de fabriques. Jusqu'à sa mort en 1852, la comtesse vit entre Saint-Ouen et son hôtel parisien. Par la suite, le domaine est transmis à sa fille qui loue le terrain à une société hippique en 1878, avant que l'ensemble ne soit acheté par la société industrielle Thomson-Houston en 1917. La succession des propriétaires entraine le morcellement et la totale transformation du terrain, qui sert désormais à la production industrielle et comporte des terrains de sport et des jardins partagés pour les ouvriers. Acquis par la municipalité en 1956, le château est restauré à partir de 1961 et un musée y est installé en 1965. Dans la lignée des folies du XVIIIe siècle et des châteaux d'inspiration italienne, et notamment palladienne, tels que Marly, le Petit Trianon ou la folie de Bagatelle, le château est bâti sur un plan carré avec des façades symétriques et un toit en pavillon. Il s'élève sur trois niveaux avec un rez-de-chaussée surélevé. Les fenêtres sont en plein cintre au rez-de-chaussée, rectangulaires au deuxième niveau, et le dernier niveau constitue un demi-étage carré. Un porche à deux colonnes doriques surmonté d'un entablement et d'un balcon à balustres encadre l'entrée sur deux façades. Les pièces du rez-de-chaussée, destinées à la réception, sont les seules à conserver leur décor d'origine presque intégralement. La salle à manger est scandée sur son pourtour de douze colonnes surélevées imitant le marbre et les portes sont plaquées de loupe d'orme. Dans la salle de billard, ornée de moulures et de dorures, six carreaux en marbre indiquent au centre de la pièce l'emplacement du billard, et quatre peintures de F. Gérard sur le thème des saisons étaient placées dans le lambris. Le salon est la pièce la plus richement ornée et elle comporte une inscription commémorant la Déclaration de Saint-Ouen placée à l'origine en face d'un portrait de Louis XVIII par F. Gérard. Le premier étage est desservi par un grand escalier d'apparat comportant une rampe en bronze partiellement dorée et sculptée avec une main courante en acajou. Le premier étage comprenait les appartements de la comtesse et de ses enfants, il a gardé en grande partie sa disposition originale mais seulement quelques très rares éléments de décor. Les deux derniers étages ont également connu des modifications mais les dispositions originales restent lisibles."
Date : 14e siècle
Protection : Pont de la Reine Jeanne, entre Annot et Entrevaux : inscription par arrêté du 19 janvier 1928