Ancienne Usine Coignet - Saint-Denis

Histoire Ancienne usine Coignet : La villa Monteux à la Texonière est située sur la commune de Saint-Martin-Terressus, en arrière de la vallée du Taurion et dominant un large panorama qui s'étend jusqu'aux monts d'Ambazac. Elle a été construite pour Maurice Monteux (1882-1963) , dans les années 1932-1934, sur les plans de l'architecte limougeaud Pierre Chabrol (1881-1967). L'édifice est une ample demeure construite en béton, à deux ailes en V très ouvert articulées sur une petite rotonde centrale à l'ouest. La sobriété de la facture s'inscrit nettement dans le courant moderniste, mais le développement en longueur et la rigoureuse symétrie qui gouverne l'ensemble relèvent d'une conception néo-classique. La façade principale, à l'est, oppose le dessin vertical de travées longilignes, unissant les deux étages d'habitation, à l'horizontalité soulignée de la façade ouest, adoucie par les incurvations du plan, où la terrasse et le balcon continu, prolongé en pergolas à l'étage, invitent à profiter de la vue et de la lumière. La distribution intérieure est commandée par un grand hall à l'italienne qu'animent deux paires d'arcs biais en béton, soutenant le plafond. Il est traversé par une coursière sur piliers circulaires. Des détails d'aménagement (salon central rond, portes pleines en bois à encadrement mouluré, serrurerie, parquets) apportent de discrètes touches d'élégance. Un petit pavillon d'entrée, à l'origine garage et logement de domestique, a été transformé en habitation. Malgré l'ouverture de portes-fenêtres, son aspect extérieur est relativement intact. Cette réalisation est visiblement inspirée de luxueux programmes contemporains, et particulièrement des villas conçues par Louis Süe (1875-1968) pour des personnalités parisiennes du monde de la mode et du spectacle dans les années 1920, et qui travailla aussi pour la famille Monteux, notamment pour Gaston, le père, créateur d'une des plus importantes entreprises françaises de confection de chaussures. Conservée dans ses aménagements d'origine, cette villa paraît un bon témoin des réalisations provinciales de la période Art Déco dans la région de Limoges. Les équipements de confort, à l'intérieur, présentent même déjà un intérêt presque archéologique. La biographie de Pierre Chabrol est encore très mal documentée, bien que l'on ait un catalogue relativement fourni de ses réalisations. Il semble avoir reçu sa formation d'architecte dans une école d'arts décoratifs. Le parc de 11 ha qui entoure la villa, est attribué par la tradition familiale à Robert Lepeu, horticulteur-paysagiste de Limoges. Situé sur un versant occidental en pente douce, il est composé selon deux grands axes centrés sur la villa qui reste visible de partout : un axe nord-sud comprenant le chemin d'arrivée à partir de la maison de gardien et une allée de tilleuls terminée par un portique et un court de tennis ; un axe est-ouest ponctué par un rond point formant point de vue autour d'un réservoir d'eau, un escalier à double rampe encadrant une cascade aujourd'hui asséchée et remplacée par des plantations, et une fontaine dans le mur de terrassement formant socle en avant de la maison. Les allées, bien entretenues, constituent des promenades de lisières et de sous-bois. Cette dernière franchit une rivière anglaise et une petite pièce d'eau sur une passerelle en béton sans garde-corps, aux lignes épurées. Une photographie aérienne, de peu postérieure à la construction, montre un arc de cercle de parterres en avant de la maison. Si certains aménagements de ce parc ont été réalisés dans le style des années 1930, l'ensemble a toutefois été conçu dans la tradition des jardins paysagers tels qu'on les rencontre en Limousin.

Date : 3e quart 19e siècle

Protection : Façades et toitures du pavillon à toit carène, 75 rue Charles-Michel (cad. BL 18) : inscription par arrêté du 12 juin 1998