Ville : Clermont-Ferrand
Auteur(s) : Papillard André (architecte), Camus Jean (sculpteur), Coulon Pierre (braséro en fer forgé et bronze)
Coordonnées GPS : 45.7835985446, 3.09597711898
Date : 1ère moitié 20e siècle
Protection : Le monument aux morts, en totalité, situé cimetière des Carmes (cad. non cadastré) : inscription par arrêté du 9 avril 2019
"Ce monument, dédié aux morts, ainsi que celui de la Place Salford, dédié aux combattants, ont fait l'objet d'un concours commun. Concernant le monument aux morts, il est spécifié qu'il sera édifié dans le cimetière sur un emplacement prédéfini, et il devra comporter un sous-sol servant d'ossuaire et un péristyle. Dans un courrier au préfet, le maire de Clermont-Ferrand déclare vouloir « consacrer à l'exécution de ce projet une somme de quatre cent cinquante mille francs » et élever « deux monuments dignes des héros qu'il s'agit de glorifier ». Commandé à André Papillard, architecte, ainsi qu'à Jean Camus, sculpteur, en 1922, l'édifice est inauguré en 1924. Ce monument adopte la forme d'un mastaba avec sa grande façade parallélépipédique à base élargie sommée d'une corniche à la manière d'un pylône donnant l'impression de l'entrée d'un temple égyptien. L'entrée prend une tournure grecque avec ses deux colonnes in antis aux arêtes vives du plus pur style dorique, reposant sur leur stylobate mais dépourvues de chapiteaux. Ces deux colonnes supportent un énorme bahut gravé de l'inscription commémorative au-dessus de laquelle une figure allégorique d'allure égyptienne, avec son némès et sa représentation stylisée si particulière, soulève les palmes du martyre. Les colonnes sont comme redoublées par des obélisques latéraux qui semblent cantonner l'édicule et le recentrer. L'emmarchement s'ouvre sur une cella de plan carré et abritant les plaques commémoratives ainsi qu'un précieux brasero. Une sorte de sanctuaire - espace rectangulaire baigné d'une lumière zénithale dont l'origine est dissimulée aux regards - clôt enfin ce volume par le déploiement d'un immense bas-relief représentant l'éloignement par deux brancardiers d'un soldat mortellement blessé. Surplombant la scène, une allégorie féminine ailée - une Victoire ou la métaphore de la Patrie - déroule une banderole comportant l'inscription « Gloria in pace ». Les murs latéraux sont tapissés des noms des 3 000 Clermontois tombés à la guerre (sur une population alors estimée à 65 386 habitants en 1918) André Papillard (1880-1964) a fait l'Ecole nationale des Beaux-Arts en 1900 et devient architecte de la Ville de Clermont-Ferrand de 1918 à 1922. C'est lui qui aménagea le stade Philippe-Marcombes en pleine reconstruction aujourd'hui. Il est également l'auteur du monument aux morts d'Arbois (39), sa ville natale, dans lequel on reconnaît pleinement son inspiration pétrie d'Antiquité (colonnes). Jean Camus (1877-1955), élève du sculpteur Barrias (La Défense de Paris) s'est distingué dans la sculpture commémorative. Il est l'auteur d'au moins dix autres monuments du Puy-de-Dôme. Sachant jouer des différents reliefs de la pierre, il fait montre d'une grande délicatesse dans le dessin et le modelé de ses figures.v"